Le parcours du jour :

Depuis 32 jours, je réécris les messages que Lucie m’envoie tous les soirs.
Par manque de temps et souvent dû à sa fatigue, nos échanges sont cours. Les phrases simples. 

Hier soir, Lucie m’a envoyé son arrivée. J’ai décidé de laisser son message tel que je l’ai reçu, pour ne rien enlever à l’émotion qui s’en dégage. Je vous laisse découvrir :

“Aujourd’hui… Réveil 6h départ rapide et léger. Juste le nécessaire pour la journée, la nacelle et Roy. Je savais qu’il allait faire très chaud donc pas question de m’encombrer ou de perdre du temps.

Je devais traverser uniquement des zones sans ombres ou très peu. 47 km. Je devais donc les avoir fait avant 12h pour ne pas être trop en peine. Sauf que voilà, la route monte et descend beaucoup. Et souvent !

Aucun problème de température jusqu’à 9h00, comme hier, mais après, petit à petit, la température augmente, jusqu’à devenir très compliqué à partir de 11h, et à la limite de la bêtise à partir de 11h30.

Heureusement un petit vent passe de temps en temps, certaines montées ne m’offre aucun souffle, même pas un chaud, juste la lourdeur du temps. À midi, je commence à perdre espoir. Je suis sous le coup de la chaleur. Quand à Roy il n’en peut plus. Je lui ai déjà bien trop demander de courir à chaque côte (il est trop lourd pour que je le tracte).

C’est simple je suis à deux doigt de m’arrêter pour reprendre mon chemin plusieurs heures après. Je me remotive je vais chercher au fond de moi toutes les raisons de continuer et j’attends encore un peu avant de me stopper, tant que mon pied avance devant l’autre. Je veux pourtant le poser et puis d’un coup, comme ça, peu après 12h30, le panneau ! Celui de la libération celui qui vient récompenser cette matinée de labeur et tout un voyage : “Hendaye”.

Je m’interdis toute décontraction. Je suis en pleine côte je dois la terminer. Oui mais derrière ? Je ne sais pas. Je dois tenir encore le but et d’aller au bout de la ville à la frontière espagnole, je dois y aller ! Je continue, plus loin, trop loin, une vrai zone d’ombre, une délivrance. On se pose et on en profite. Je fais redescendre ma température et celle de Roy. Boire. Je sue. Je sue beaucoup, vraiment beaucoup. Boire. Je craque. Je pleure. Je me fais peur. Ce n’est pas le moment. Il faut finir.

Craquer, oui, mais à l’arrivée. La vraie. Je remonte, Roy doit courir, et j’encourage sa course en arrière de mon pied. Il n’en peut plus. On finit la côte, et déjà une autre ce profile. Roy remonte je dois prendre de l’élan, mais pas trop, parce que dans la descente, le vent va nous rafraîchir, un peu.

La côte, on la monte, et là, devant nous, Hendaye. On descend et comme un signe de bienvenue, l’air est légèrement plus frais. En roulant, deux trois larmes de soulagement, mon chien va bien. Je vais pouvoir le mettre au repos complet. Du vent, de l’eau et de l’ombre. On poursuit notre parcours pour arriver droit, face à l’Espagne. Le pays est là, juste de l’autre côté. Maintenant, je peux craquer, mais non rien, je suis heureuse d’être là et triste de la fin de mon aventure.

Là sur le mur de la digue qui protège la ville et la route, entre terre et mer, à l’image de notre voyage, nous nous remettons. Baignade pour moi, sieste, repas, contemplation, photo, suivre le déplacement de l’ombre… Nous attendons notre ami qui vient nous chercher dès qu’il sort du travail. C’est fini et en même temps je ne le réalise pas vraiment…”

Pour résumer :

Moral : •••
Physique : •
Difficulté : •••••
Distance parcourue : 47 km
Vent : NC

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